le 5 Sep, 2016 par Nicolas Devaux
Temps de lecture : 10 minutes
Résumé : De plus en plus de psychologues se font connaître via un site internet. Cet article est une réflexion sur les bonnes pratiques en termes de présentation de son activité au public
Plan de l’article
Time Berners-Lee, qui inventa le World Wide Web, se doutait-il, pour reprendre la boutade de S. Freud à S. Ferenszi et C.G. Jung, alors qu’il s’apprêtait à présenter sa théorie psychanalytique aux États-Unis, qu’il nous apportait la peste ?
Internet, qui au départ était conçu comme un réseau d’échange d’informations entre universitaires, est vite devenu un lieu incontournable pour médiatiser toutes sortes de contenus, des plus scientifiques aux plus futiles. De nos jours, le commerce prend une part majeure dans l’utilisation d’Internet, et sous des formes pas toujours reconnaissables.
Les psychologues sur Internet
Qu’en est-il des psychologues, ces professionnels du psychisme dûment diplômés, dont le titre est protégé par un décret ? Sont-ils présents sur la toile ? Maitrisent-ils les outils informatiques, mais aussi les bonnes pratiques du Web, nécessaires à la diffusion d’un contenu accessible, répondant aux attentes du public, et ce, si possible, en adéquation avec leur déontologie ? Quelle est la fonction d’un site internet pour un psychologue ?
Je n’aborderai ici que la question des pratiques libérales, en remettant à une autre réflexion les pratiques institutionnelles.
Informer et/ou promouvoir ?
On pourrait argumenter qu’un site internet ne fait pas à proprement parler de la pratique in situ des psychologues, et que par conséquent nulle précaution n’est à prendre. Après tout, la pratique libérale est une activité qui présente des aspects commerciaux, et il n’y a pas de raison valable à priori de se priver de faire publicité — d’autant plus que légalement, rien ne nous l’interdit, contrairement aux médecins et auxiliaires médicaux. Rien de ce côté ne nous distingue d’un ostéopathe ou d’un sophrologue… De plus, les pratiques des psychologues sont diverses, leurs référentiels multiples, et l’unité de la profession est une question récurrente. Un psychologue peut se situer dans le champ de l’évaluation, des pratiques psychothérapeutiques, voire de l’éducation. Il n’y a donc pas une psychologie, mais autant de pratiques libérales que de psychologues.
Pour un psychologue exerçant en libéral, posséder un site internet est l’occasion de se faire connaître, de présenter ses pratiques, et d’informer son public. C’est donc faire publicité, de façon plus ou moins directe et ostensible. Ce n’est à mon sens pas à blâmer. Après tout, la pratique libérale nous confronte au libéralisme, et il serait naïf de penser que notre activité puisse se dérouler sans aucune forme de promotion. Nous vivons de nos pratiques dans un échange commercial avec nos clients/patients, quand bien même nous sommes attentifs à qualité de nos prestations.
Pour autant, faut-il ignorer les subtiles implications liées au rôle de l’image et des modalités de diffusion de l’information ? Quelle est notre responsabilité, en tant que professionnels de la psychologie, quand nous diffusions publiquement un contenu ?
La déontologie comme garde-fou ?
Le code de déontologie des psychologues — qui rappelons-le n’a pas à l’heure actuelle de valeur légale, et donc n’expose en aucun cas ses contrevenants à quelconque poursuite ni grief — propose à cet égard deux notions fondamentales :
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Article 32 : Le psychologue a une responsabilité dans la diffusion de la psychologie et de l’image de la profession auprès du public et des médias. Il fait une présentation de la psychologie, de ses applications et de son exercice en accord avec les règles déontologiques de la profession. Il use de son droit de rectification pour contribuer au sérieux des informations communiquées au public.
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Article 33 : Le psychologue fait preuve de discernement, dans sa présentation au public, des méthodes et techniques psychologiques qu’il utilise. Il informe le public des dangers potentiels de leur utilisation et instrumentalisation par des non psychologues. Il se montre vigilant quant aux conditions de sa participation à tout message diffusé publiquement.
Même si j’approuve personnellement ces louables intentions, encore une fois, rien n’oblige à l’heure actuelle les détenteurs du titre de psychologue à se référer au code de déontologie. Les pratiques sont parfois bien éloignées du voeu pieux énoncé.
Il est par ailleurs étonnant que les postures des psychologues à l’ère du numérique ne soient pas davantage mises en réflexion. Le numéro du Journal des Psychologues n°301 (2012), dont le titre Des psychologues sur Internet pourrait laisser penser à une avancée, n’aborde pas directement la question. Le numéro, consacré dans sa grande majorité aux cyberthérapies, me semble évacuer une dimension majeure et sans doute trop évidente pour être perçue : les psychologues utilisent de plus en plus Internet pour se faire connaître. Tout au plus, ce n’est déjà pas si mal, la conclusion du numéro invite à une réflexion globale sur la présence des psychologues sur Internet.
[…] se prémunir des « mésusages » de la psychologie implique d’en explorer les « usages » nouveaux qui sont appelés à prendre une place toujours plus importante dans le paysage psychologique. (Benoît Schneider)1
Depuis, peu d’avancées à ma connaissance. Je propose dans les lignes qui suivent des pistes de réflexion, en tentant d’articuler ma position de psychologue libéral et mon savoir-faire dans le domaine d’Internet — je rappelle au passage au lecteur que je suis psychologue et titulaire d’une licence en activité et techniques de communication, mention ingénierie du E-learning et communication scientifique et culturelle, ce qui en soit ne me confère aucune légitimité particulière, mais me donne au quotidien, à travers la réalisation de sites internet pour psychologues, l’occasion de penser autour de ces pratiques.
Il s’agira donc de tenter d’articuler éthique et technique, afin de proposer des pistes, à suivre ou à ne pas suivre…
Seducere : mener à l’écart
Un site internet c’est, à priori, si l’on s’en tient à la vocation première du réseau, un lieu de diffusion, potentiellement dynamique — si l’on tient compte des évolutions du Web dit 2.02 — de contenus. N’oublions pas qu’aux débuts d’Internet, ces contenus étaient strictement constitués de texte, et que la grande nouveauté était la possibilité de créer des liens hypertexte, ce qui a tissé au fil des années — c’est le cas de le dire — la toile que nous connaissons aujourd’hui. En témoigne l’acronyme HTML, le langage utilisé pour produire ce contenu même : HyperText Markup Language, que l’on peut traduire en français par balises de marquage de données.
Ce contenu textuel s’est rapidement enrichi d’images, de couleurs, et de nos jours de contenus de plus en plus riches : audio, vidéo, animations… Ces contenus sont vecteurs d’information à destination de l’usager, à travers l’écrit certes, mais également par l’intermédiaire de l’image, des couleurs, de ce que l’on peut englober sous le terme de design.
En tant que psychologues, nous savons, ou sommes censés savoir, par expérience intérieure plus que par érudition, que la parole, mais aussi l’écrit et l’image, peuvent avoir sur celui qui y est soumis un effet suggestif plus ou moins prononcé. La psychanalyse est d’ailleurs née du constat freudien que l’hypnose ne pouvait défaire la névrose hystérique, et que la dimension inconsciente avait fort à voir avec l’expression symptomatique. Le concept de transfert est né de cette constatation.
Educere vs seducere
J’ose proposer l’hypothèse que la première interface de contact avec le futur patient/client vient faire office de fondation archéologique du transfert. Il me semble capital ici d’être pour le moins averti des potentiels effets de ce premier contact, qui engage, au-delà de la communication d’informations, le langage dans toute sa portée, y compris dans son éventuelle dimension de séduction — dans sa dimension étymologique, seducere, c’est mener à l’écart, attirer à soi, par opposition à educere, qui propose un mouvement inverse de nourrir et instruire.
Dès lors, quand nous nous adressons, à travers une communication écrite et imagée, à nos hypothétiques futurs patients — les visiteurs de notre site internet — quels effets produisons-nous chez eux ? Effet de séduction, ou mise en place de l’archéologie d’un transfert venant recueillir la parole et faire office de surface de projection ?
En d’autres termes, le site internet, comme première interface de contact, instaure-t-il les prémices d’un premier lieu permettant le déploiement de soi, ou au contraire un lieu d’aliénation à l’autre par trop d’effets de séduction ?
Esthétique vs Cosmétique
De nos jours, quand on veut réaliser un site internet, plusieurs choix s’offrent à nous. Utiliser une solution toute faite, avec un design préconçu, et y intégrer du contenu, ou bien encore faire appel à une agence Web ou un freelance pour faire le travail. Or, il semble que la plupart des solutions évoquées néglige, le plus souvent, la spécificité de notre profession. On ne fait pas un site pour un psychologue comme on fait un site pour un commerçant (même si le psychologue libéral fait commerce de son art).
Nous vivons dans une société ou le pouvoir de l’image va grandissant, instaurant même à certains endroits une forme de dictature. “Ce qui est beau est bon”. Tel est l’argument des publicitaires, qui savent user du pouvoir de séduction de l’image et du verbe. Ce déni de la dimension fragile de l’Humain, vire parfois à un véritable fétichisme qui vient voiler, ou plutôt parer, la réalité de notre finitude sous des oripeaux. Jeunesse éternelle.. Cette haine de la castration, de ce qui nous délite et nous sépare du monde, donne lieu à une mascarade souvent grotesque, mais oh combien séduisante. On recouvre la laideur ou la vieillesse — jusqu’au morts que l’on embaume — d’une poudre cosmétique afin d’en nier l’inexorable réalité. “Parce qu’on le vaut bien”, dit la publicité.
“L’objet structural de la publicité n’est pas de vendre un objet. Son objet structural c’est de faire désirer consommer. Son objet principal c’est de faire briller les objets, incluant les corps, et d’encenser, de glorifier leur consommation en promettant que la jouissance totale est là : dans ce qui apparaît”3.
Personal Branding ou comment ne pas tomber dans l’auto-promotion publicitaire
Personnal Branding. Voilà un drôle de mot glané au fil des récits de certains de mes patients immergés dans le monde professionnel. Renseignements pris, cette expression encore peu courante mais émergente fait un véritable buzz — pour s’exprimer ainsi… Le marketing personnel utilise des stratégies publicitaires éprouvées afin de promouvoir sa personne. La définition est édifiante : “Le Personal Branding a pour but premier de vous permettre de développer une communication claire sur votre identité, quel que soit le support, afin que vous puissiez vous démarquer de vos concurrents et de vos pairs. C’est une démarche qui devient essentielle si vous souhaite promouvoir votre projet professionnel, votre expertise et développer votre notoriété”.
Cette forme de propagande, avec ses idéaux de performance et de victoire sur autrui, s’immisce parfois subrepticement dans nos discours, et malheureusement dans nos sites internet à destination d’un public en souffrance, ou tout au moins en recherche d’apaisement. Certains “collègues” — il suffit de faire quelques recherches sur le Net pour savoir de quoi je parle, ne comptez pas sur moi pour faire de la délation — semblent à cet égard être tombés bien bas. Les experts, sachants en tout genre, promettent guérison du symptôme en mettant en avant, non leur technique, mais leur aura supposée. Ces gurus ont pourtant bien souvent tous les titres légitimant l’appellation de psychologue. Que reste-t-il de la psychologie ?
Ce discours [publicitaire], mystificateur, promet la satisfaction de tous les désirs à condition d’y mettre le prix; c’est un encensement de la toute-puissance du désir. (Dimitri Weyl, 2013)4
Qu’on ne se méprenne pas. Les gurus en tous genres ont bien compris l’importance de leur image. Séduction, falsification, promesses et danses en tous genres sont leurs armes fétiches.
Prenons l’exemple d’un site de psychologue apparemment peu scrupuleux. On y promet monts et merveilles. Les méthodes de vente du produit sont directement inspirées du marketing. Il n’y a pas de références professionnelles sur le site. Le nom du site et du psychologue sont volontairement tronqués, afin d’éviter tout souci légal et ne pas lui faire de mauvaise publicité.
Durée de la vidéo: 30s
À l’inverse, le site présenté dans la vidéo ci-dessous présente des éléments au service de l’internaute, sans faire usage de procédés marketing outranciers. Avez-vous une préférence ? Moi oui…
Durée de la vidéo: 1 min
La dimension esthétique, quant à elle, provoque, par une production sublimatoire, le déclenchement, à travers les sens du spectateur, d’une émotion, d’affects, qui peuvent dès lors se partager. Nous avons tous vécu ces moments d’une profonde sérénité ou l’oeuvre nous transporte et met du baume à l’âme, parce qu’un autre nous dévoile sa propre condition humaine. “Il fait moins noir quand quelqu’un parle”, dit l’enfant à son père.
Or, nous, psychologues, nous situons-nous du côté d’une société par certains aspects hystérique — au sens freudien du terme, c’est-à-dire qui réfute l’idée de la castration et de la finitude, en donnant l’illusion du comblement du manque —, ou du côté du sens et de l’humain ? Sommes-nous suffisamment aguerris pour résister aux sirènes du marketing publicitaire ?
Bon ou beau ?
J’avais récemment une conversation sur un forum avec une collègue qui m’opposait ce que je traduirai par la phrase suivante. “Ce n’est pas parce qu’un site est beau que le psychologue est bon”. Elle précisait d’ailleurs que selon elle, les “bons” psychologues avaient souvent des sites très simples et réalisés à l’ancienne.
Je lui accorde un crédit. Ce n’est pas parce que c’est beau que c’est bon, pas plus que les pâtes Machintruc sont bonnes en raison de l’emballage coloré. C’est bon quand c’est bien fait. Mais qu’est-ce qu’un site “bien fait” ? Cette vision peut sembler subjective au néophyte. Quelques pistes…
Educere : faire éclore
Le projet d’un site internet peut-il être d’éclairer le patient en lieu et place de l’aliéner ? Le site internet comme lieu d’information peut-il se situer comme un lieu d’éducation, de présentation de la psychologie, en accord avec notre déontologie ? Et dès lors, comment mettre en place une telle chose ?
“Conformément à l’étymologie latine du mot (educere, « conduire hors de »), l’éducation consiste à ménager une sortie hors de l’état de « minorité » […] ; le but est d’accéder à la possibilité de l’autonomie, de penser par soi-même, selon le projet même des Lumières du XVIIIe siècle tel que le définissait Kant, comme accès à un état de « majorité », d’indépendance critique vis-à-vis des autorités”5.
Ce qui se conçoit bien… Content Architecture
L’architecture de contenu est très à la mode dans le monde du webdesign, ainsi que son dérivé, l’UX (pour User Experience). Pourquoi diable se soucier d’architecture ? Si l’on reprend le modèle de l’architecture la plus connue, celle des bâtiments, vous admettrez qu’une école n’est pas conçue comme une banque, de même que votre salle de bains et votre salon sont — je vous le souhaite — différents.
Nous repérons assez facilement dans notre environnement, sans même nous en apercevoir, dans quel type de milieu nous nous trouvons. C’est la même chose sur Internet. Un site bancaire ne présente pas l’information de la même façon que le site d’un artiste musical, sans même parler du design.
L’architecture de contenu vise à poser des règles afin de faciliter l’accès à l’information pour l’internaute. Cela peut vous sembler évident, mais c’est bien plus complexe que cela. Sont notamment concernés dans un site internet les liens de navigation (leur couleur, leur emplacement, leur soulignement ou pas, les transitions effectuées au survol de la souris), mais aussi l’ensemble des contenus informatifs du site, comprenant les icônes qui aident à se repérer, et bien entendu le contenu textuel (choix de la police, de l’interlignage, de sa taille, de son emplacement, de son rythme).
Que vous le croyiez ou non, tout cela n’est pas laissé au hasard dans un site conçu dans le respect des bonnes pratiques du Web.
Que penseriez-vous, en tant que visiteur d’un site de psychologue, si le contenu est disposé de façon confuse, difficile à trouver, que les choses ne fonctionnent pas le plus naturellement possible ? Il est fort probable, que sans vous en rendre compte, l’atmosphère rencontrée vous ferait rapidement quitter ce site pour en chercher un autre plus accueillant. D’autant plus si vous êtes lancé dans une recherche assez imprécise (pourquoi aller chez ce psychologue alors qu’il y en a d’autres à côté…).
J’en prendrai pour exemple le site internet de la Société Médicale Balint, dont j’ai l’honneur d’avoir été choisi pour développeur pour sa refonte. Il s’agit d’un site institutionnel, mais qui illustre bien la question de l’accessibilité et de la cohérence du contenu.
Exemple : le site de la Société Médicale Balint
Avant refonte sur site. Les contenus sont peu accessibles, en raison d’erreurs d’ergonomie (le texte sur fond rose est particulièrement illisible) et d’architecture du contenu. Il est difficile de trouver une information.
Durée de la vidéo: 19s
Après refonte du site. Le site est mis aux normes d’accessibilité, les contenus se trouvent facilement grâce aux éléments de navigation. De plus, l’interactivité du contenu permet de trouver facilement et rapidement l’information recherchée.
Durée de la vidéo: 25s
Votre site internet, c’est souvent la première chose de vous que voit votre patient, avant même le pas de votre porte. Il fait partie de l’accueil que vous lui réservez.
Accessibilité : pour le Web aussi !
Vous avez mis — ou pas ! — votre cabinet de consultation aux normes — drastiques — d’accessibilité ? Bravo, je vous en félicite. Mais qu’en est-il de votre site internet ?
En théorie, n’importe qui peut utiliser Internet. En réalité, les personnes en situation de handicap en sont exclues.
En comparaison avec d’autres espaces publics, Internet nous donne le choix d’interagir de nombreuses façons, avec différents appareils, avec une souris, le doigt, un clavier, et même avec la bouche pour les personnes atteintes de tétraplégie. Les malvoyants peuvent convertir le texte en parole et l’on peut de nos jours dicter à son ordinateur tout genre de choses.
En théorie…
La réalité est toute autre, car les options permettant l’accessibilité sont le plus souvent omises par les développeurs. Je renvoie le lecteur vers l’article suivant, en anglais, mais qui est une excellente ressource : le Web inaccessible : comment en sommes-nous arrivés à ce désastre.
L’accessibilité d’un site internet n’est pas un option. Son absence n’est pas une simple gêne, les personnes en situation de handicap ont besoin de cette option pour accéder à l’Internet.
Pour cela, il faut que le développeur du site ait une formation spécifique à l’implémentation dans le code des options permettant l’accessibilité. Une option qui n’est pas native sur WordPress, Drupal et autres CMS qui la permettent mais qui n’est pas implémentée dans les thèmes proposés.
Un exemple parmi tant d’autres, justifier le texte d’une page Web c’est rendre difficile son accès à des personnes souffrant de dyslexie… Nul besoin d’être atteint de paraplégie pour être victime de cette ségrégation.
Il est important de se rappeler que le handicap peut être invisible, la dyslexie ne se voit pas, pourtant elle empêche de nombreuses personnes d’accéder à certains contenus.
Alors, psychologues, pour votre site, pensez à l’accessibilité ! 6 Cela demande du temps, mais cela ne semble définitivement pas une option dans la mise en ligne de contenus pour notre profession.
Réseaux sociaux, attention aux dérives
Activer et entretenir sa présence sur Internet est de nos jours une activité qui peut mettre en jeu une multitude de canaux. Du site internet en passant pas les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, notre présence en ligne n’est jamais anodine, et les implications pour notre travail de psychologues existent.
Une règle à suivre : ne jamais confondre identité personnelle et identité professionnelle. Notre activité de psychologue réclame, à fortiori quand une relation de type psychothérapeutique est impliquée, une certaine opacité qui facilite le transfert. En montrer un peu, mais pas trop. Mettez-vous des photos de vos vacances dans votre lieu de consultation ? Je suppose que non.
Donner accès à des informations relevant de l’intime sur les réseaux sociaux peut, au minimum, empêcher une relation transferentielle de se déployer, au pire venir entamer votre cadre.
Votre espace professionnel sur les réseaux sociaux ne devrait pas être infiltré d’informations trop personnelles.
Référencement, le sens sacrifié
Delivering fresh and relevant content7, telle est la devise de Google, Bing et autres moteurs de recherche. Malheureusement, afin d’atteindre le saint Graal du positionnement dans le top 3 des résultats de Google, ou à minima la première page - n’oubliez pas qu’un site situé en seconde page n’a que peu de chances d’être consulté, ne parlons même pas du positionnement des pages suivantes - certains cèdent à la tentation du mot clé et du lien à tout va.
Comme je vous l’ai détaillé dans l’article Référencer son site avec Google : les bonnes pratiques, les mots clé sont importants - leur présence, leur densité et leur emplacement dans la page -, de même que les liens pointant vers votre site, et des centaines d’autres choses.
Mais le plus important, et ce qui est de plus en plus pris en compte par Google au fur et à mesure que son algorithme progresse, est la justesse et la richesse de votre contenu pour l’internaute. Autrement dit, si votre site est truffé de mots clé, utilise des techniques de référencement black hat ou autres astuces comme des liens payants, vous avez toutes les chances d’apparaître en première page… pendant quelques semaines ou quelques mois, avant de disparaitre définitivement dans les bas fonds des résultats !
Votre site doit posséder une architecture de contenu précise et logique, qui vient donner un accès le plus universel possible à l’internaute. C’est tant mieux pour l’utilisateur, et une bénédiction pour les auteurs de sites. Nous voici contraints d’élaborer notre contenu ! En tant que psychologues, c’est une bonne chose, vous en conviendrez.
Conclusion
Réaliser un site internet, c’est bien plus que juxtaposer du texte et des images. Cela demande une véritable réflexion sur ce qu’on a à dire, la façon dont on le dit, et à qui s’adresse le message. Dans nos pratiques de psychologues, la question du contenu semble primer sur la question des apparences, mais l’on voit que l’apparence d’un site facilite ou non l’accès au contenu. “Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement - et les mots pour le dire parviennent aisément” (Nicolas Boileau). De la pensée à la conception, l’élaboration d’un site internet n’est donc pas une affaire si simple !
Surtout, n’oublions pas que le contenu est roi. Le design et les fonctionnalités d’un site n’ont de valeur que pour faciliter l’accès à ce contenu.
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Schneider Benoît, « Une réflexion collective nécessaire », Le Journal des psychologues 8/2012 (n° 301) , p. 42-42 / DOI : 10.3917/jdp.301.0042. ↩
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L’expression Web 2.0 signifie simplement la possibilité, via des bases de données, à l’utilisateur d’interagir avec le site (forums, réseaux sociaux, etc.), ce qui était impossible aux débuts du Web. ↩
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Dimitri Weyl, « L’omniprésence de la toute puissance dans l’imagerie publicitaire - Un exemple paradigmatique : l’utilisation du corps féminin », Recherches en Psychanalyse, 16, 2013. ↩
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ibid ↩
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RIMBAULT, Olivier. VIII. Quelle pédagogie, fondée sur quelle épistémologie ? In : L’avenir des langues anciennes : Repenser les humanités classiques [en ligne]. Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 2011 (généré le 29 septembre 2016). Disponible sur Internet : http://books.openedition.org/pupvd/413. ISBN : 9782354122249. ↩
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Je dois l’avouer, mes sites ne respectent pas complètement à l’heure actuelle les normes d’accessibilité. Je suis en cours de formation sur ce sujet et ajouterai ces options dans mes futures productions ainsi qu’à tous les sites déjà en ligne et qui nécessiteraient une mise à jour (gratuite..). ↩
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“Proposer du contenu approprié et à jour” ↩